Grenoble, une ville à montagnes

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Territoires
Publié le mardi 09 août 2016
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Le numérique, les nouvelles énergies, les technologies médicales ou encore les nanotechnologies sont les secteurs forts de la métropole grenobloise, qui attire un grand nombre de chercheurs et d’étudiants. Par Rozenn Gourvennec

Photo © Amadeus

 

Située au carrefour de trois massifs montagneux, le Vercors, la Chartreuse et la chaîne de Belledonne, la capitale du Dauphiné offre un cadre de vie exceptionnel : des stations de sports d’hiver à proximité, 330 hectares d’espaces verts, 5000 km de sentiers balisés, une centaine de lacs et de points d’eau… Pas moins de 18 % de la ville sont dédiés à la nature ! La vie culturelle n’est pas en reste avec 27 salles de spectacle et de théâtre, 7 cinémas, 15 musées, 6 galeries d’art et une pluralité de festivals et événements sportifs tout au long de l’année. Difficile de s’ennuyer !

Ville innovante

La population y est plutôt jeune et diplômée : 33 % de la population iséroise a moins de 25 ans et un Grenoblois sur cinq est étudiant. Au total, 65 000 étudiants de 180 nationalités différentes ont choisi de se former à Grenoble qui truste depuis plusieurs années les premières places des classements de villes où il fait bon étudier. 610 formations supérieures y sont proposées, de la licence au doctorat, dans une collaboration unique avec les organismes de recherche, les laboratoires internationaux et les entreprises. « C’est un des principaux atouts de la ville, souligne Joëlle Seux, directrice adjointe de l’AEPI, l’agence de développement économique Isère-Rhône-Alpes, et un facteur déterminant pour l’implantation d’entreprises étrangères. Les investisseurs ont accès facilement à un marché de l’emploi très qualifié. » Le leader mondial des composites Hexcel a ainsi décidé d’y construire sa première usine européenne de fabrication du précurseur du polyacrilonitrile, matière première de la fibre de carbone. Au total, pas moins de 120 emplois directs (d’ingénieurs et de chefs de ligne) et 200 indirects seront créés d’ici 2018. L’entreprise indienne CG y a également implanté son nouveau centre de solutions ZIV Smart Grid, attirée par l’écosystème d’innovation de la ville. Car, grâce à ce triptyque formation-recherche-entreprises, la métropole grenobloise fait partie des villes les plus innovantes du monde. C’est aussi le deuxième pôle de recherche français après Paris, avec pas moins de 25 000 emplois dans la recherche. Trois universités, le Centre National de Recherche Scientifique de Grenoble et le Commissariat à l’Énergie Atomique, offrent à eux seuls près de 10 000 emplois en R&D.

Bientôt 10 000 emplois sur le Campus GIANT

Implanté sur 250 hectares de la Presqu’île de Grenoble, le campus d’innovation GIANT (Grenoble Innovation for Advanced New Technologies) associe en un même lieu enseignement, recherche et industrie, avec pour objectif de répondre aux grands enjeux de la société actuelle que sont les énergies renouvelables, les biosciences et la santé, et les technologies de l’information et de la communication. Deux organismes de recherche (CEA et CNRS), trois équipements européens (le laboratoire européen de biologie moléculaire, The European Synchrotron Radiation Facility et l’Institut Laue-Langevin) et trois établissements d’enseignement supérieur (Grenoble INP, Grenoble Ecole de Management et l’Université Joseph-Fourier) composent le campus. GIANT accueille également une quarantaine d’entreprises totalisant plus de 5 000 emplois industriels, nombre qui devrait doubler dans les prochaines années. Conçu sur le modèle du MIT (Massachussetts Institute of Technology), GIANT a pour ambition, à terme, de consolider la position de Grenoble en tant que centre de recherche international et de devenir l’un des dix meilleurs campus mondiaux.

Des filières d’excellence

Trois secteurs d’activités dominent l’économie grenobloise: les technologies médicales, l’énergie et le numérique. Des filières créatrices d’emplois puisqu’entre 2008 et fin 2015, 900 postes ont été créés dans les technologies médicales, 700 dans l’énergie et 670 dans le numérique. « Ce qui est intéressant et assez unique à Grenoble, c’est l’interdisciplinarité qui existe entre ces filières, indique Joëlle Seux. Les compétences des unes nourrissent les autres en termes d’applications. C’est un cercle vertueux. Grenoble est la deuxième ville européenne productrice de composants électroniques et ces compétences en micro-nanoélectronique peuvent servir dans le domaine de l’énergie, par exemple. Le numérique a également des applications dans ces trois secteurs d’excellence. Grenoble étant une ville à taille humaine, les gens se connaissent et sont capables de co-développer des projets. Tout va plus vite. C’est un esprit d’innovation typique de la métropole, qui surprend toujours les investisseurs qui s’y installent.» Grenoble joue également un rôle de premier plan dans le domaine des micro-nanotechnologies. Avec 120 entreprises, l’industrie micro-nanoélectronique iséroise compte 8250 emplois. Aux côtés de grands groupes comme Schneider Electric, STMicroelectronics, Hewlett-Packard, qui sont les plus gros employeurs de l’agglomération grenobloise, fourmillent de jeunes pousses prometteuses et porteuses d’emploi. C’est le cas de la société Exagan qui a levé 5,7 millions d’euros en 2015 pour industrialiser d’ici à deux ans sa technologie de composants électroniques de puissance en nitrure de gallium sur silicium, dont les enjeux sont importants en termes d’efficacité électrique.

Une expertise en biotechnologies

En tant que pôle international dans les micro-nanotechnologies et le logiciel, Grenoble offre les conditions idéales au déploiement de la filière des technologies médicales. Parmi les 165 entreprises du secteur santé, qui représentent tout de même 8000 emplois, 160 sont dédiées aux medtechs (7000 emplois), dont 33 start-ups de biotechnologies créées ces dix dernières années et six leaders mondiaux : BD, bioMérieux, Fresenius, GE Healthcare, Medtronic et Roche Diagnostics. Technidata, spécialiste des solutions informatiques pour le diagnostic médical, forte de 150 salariés, connaît une belle croissance. Quant au groupe américain Patheon, qui fabrique et conditionne des produits pharmaceutiques, il prévoit de créer quarante emplois d’ici 2017 dans son usine de Bourgoin-Jallieu. Les opportunités pour les cadres du secteur ne manquent pas.

Châtelet, un quartier en plein renouveau

Situé entre l’Abbaye à Grenoble et en limite de Saint-Martin d’Hères, le quartier du Châtelet fait l’objet d’une réhabilitation qui s’achèvera en 2017. Implantés sur un site de quatre hectares, les 142 logements obsolètes sont démolis pour laisser place à un nouvel habitat BBC. Au total, 330 logements neufs, individuels ou collectifs, seront proposés à la location ou en accession, sociale ou non. Une partie des logements en accession est vendue à des prix abordables (entre 2360 et 2623 euros/m² contre 1910 euros/m² en accession sociale) pour les familles et les jeunes ménages. L’objectif premier de ces réhabilitations est de favoriser la mixité sociale et d’ouvrir le quartier sur l’extérieur, en s’appuyant sur la création ou le renouvellement des espaces publics. Toutes les rues dans et autour de Châtelet sont réaménagées avec une large place dédiée aux piétons et aux cyclistes.

Interview

Ghislaine Croibier-Muscat
en charge des études statistiques à la direction territoriale Isère de Pôle emploi

Des ingénieurs-études R&D dans l'informatique, l'industrie et le BTP sont recherchés

Comment se porte le marché de l'emploi pour les cadres dans l'agglomération grenobloise ?

Ghislaine Croibier-Muscat L'agglomération possède un taux de chômage inférieur à la moyenne départementale. Elle concentre la moitié de la population iséroise et 55% de l'activité en termes d'emploi du département. Le taux d'encadrement (cadres, ingénieurs ou chercheurs) y est plus élevé que la moyenne. Ceci est dû aux spécificités de l'économie grenobloise, très tournée vers la recherche, et par l'implantation de plusieurs grands groupes.

Quels sont les secteurs les plus porteurs pour les cadres ?

G. C-M. Les projets de recrutements se retrouvent principalement dans les métiers d'ingénieurs-études R&D dans l'informatique, l'industrie et le BTP, et de cadres techniques en maintenance et environnement. Dans une moindre mesure, des recrutements de cadres administratifs et financiers, de cadres commerciaux et techni-commerciaux dans le secteur bancaire sont aussi prévus.

Quels sont les métiers en tension ?

G. C-M. Un tiers des projets de recrutement dans les fonctions d'encadrement sont jugés difficiles. Les ingénieurs BTP sont particulièrement recherchés, tout comme certains profils bien ciblés de l'informatique (ingénieurs java, par exemple), et les métiers de la santé. Les médecins, pharmaciens, coordonnateurs de services médicaux, audioprothésistes, vétérinaires et dentistes sont en pénurie dans le département, surtout en milieu rural.

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