Valence, une position d'exception
Au coeur du couloir rhodanien, la préfecture de la Drôme joue la carte de la pluralité en surfant à la fois sur ses atouts naturels et sur les métiers de demain. Par Aurélia Lasorsa
Photo © Amadeus
Non loin de Lyon et de Marseille, à distance raisonnable de Paris et de Barcelone, Valence bénéficie d’un réseau de transports dense et efficace. Son port de commerce, le tracé avantageux de l’autoroute A7 et la gare de TGV font de la ville un passage obligé et un carrefour économique évident. Côté qualité de vie, la ville n’est pas en reste, jouissant à la fois d’une nature omniprésente, d’une offre culturelle de qualité (scène nationale, centre dramatique national, etc.), du statut de premier pôle universitaire délocalisé de France en termes d’effectifs et de formations, et d’un immobilier à bas prix.
L’agroalimentaire, première filière
L’histoire de la ville, et plus largement de la Drôme, est intimement liée à l’agroalimentaire qui a, depuis toujours, vu dans ses immenses espaces à cultiver et la richesse de son terroir une opportunité bien réelle. De grands noms du secteur y sont présents, à l’image de Andros, Valrhona ou encore Brioche Pasquier. L’agroalimentaire représente dans le département quelque 9600 salariés. En outre, la Drôme est le leader français du bio, avec 933 exploitants agricoles labellisés ou en cours de labellisation, pour une surface totale de près de 32000 ha. Un marché qui a favorisé le développement de compétences annexes, comme la fabrication d’emballages écoconçus, le transport, la logistique, etc.
De nombreux vecteurs d’emplois
De l’agroalimentaire à la recherche, il n’y a qu’un pas, que Valence et sa région ont su franchir. De grands groupes internationaux ont ainsi implanté leur R&D au coeur de la Drôme, recrutant sans cesse de nouveaux talents. À Margès, Délifruits, spécialiste des boissons aux fruits et au thé, a installé son laboratoire dédié au développement durable. À Portes-lès-Valence, c’est l’un des plus grands semenciers internationaux, HM Clause, qui a ouvert son laboratoire de recherche et de contrôle qualité. L’agglomération jouit en outre de la présence sur son territoire d’autres pôles d’attractivité, comme l’aéronautique, puisque Thales emploie quelque 450 personnes et collabore avec de nombreuses PME sous-traitantes. Les biotechnologies sont également représentées, au travers de deux unités importantes en matière d’appareillages et de fabrication de prothèses. Amplitude, un des leaders de la prothèse et des implants orthopédiques projette la création d’un deuxième site industriel avec, à terme, l’embauche de 30 à 40 personnes.
Interview
Jacques Bonnemayre
adjoint au maire de Valence, vice-président en charge du développement économique à l'Agglomération Valence Romans Sud Rhône-Alpes.
Une centaine d'emplois dans la recherche
Quels sont les axes de développement économique de Valence et sa région ?
Jacques Bonnemayre Un pôle écotoxicologique va prochainement voir le jour dans la plateforme Rovaltain. À la clé, dans une perspective à 3 ans, la création d'une centaine d'emplois dans le secteur de la recherche.
Quel est le rôle exact de ce pôle ?
J.B. Il s'agit d'obtenir des informations sur les contaminants actuels, d'étudier leur devenir et de connaître leurs effets à long terme sur l'environnement, les hommes et les animaux. Ce projet s'inscrit parfaitement dans la mise en place du PCAET (plan climat air énergie territorial) dans lequel nous nous sommes engagés à l'échelle de l'agglomération.
Travaillez-vous sur d'autres projets ?
J.B. Nous faisons de nombreuses études sur la mise en place de stations de distribution d'hydrogène. Nous expérimentons aussi des sources de chaleur extrêmement profondes afin de trouver une énergie moins polluante. Tout cela s'inscrit dans un cercle vertueux. La Drôme est le premier verger de France, nous nous devons de le préserver.
