Auvergne-Rhône-Alpes se rêve en silicon vallée européenne

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Publié le mardi 23 mai 2017
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Tous les voyants sont au vert en Auvergne-Rhône-Alpes. Une situation idéale pour préparer l’avenir. Et l’avenir, la Région le voit en numérique. L’ambition n’est rien de moins que de devenir la Silicon Vallée européenne. Cadremploi vous en dit plus sur cette stratégie qui se déploie sur le territoire. Par Louise Fontana

Le poids de la filière numérique est déjà très important en Auvergne-Rhône-Alpes. Il est, avec l’industrie de pointe, le secteur à l’origine de la majorité des recrutements cadres en 2016. Et en 2017, l’Apec prévoit que 7 embauches sur 10 seront effectuées dans le secteur des services, grâce au dynamisme des activités informatiques et de l’ingénierie R&D. Et on estime à 4 000, le nombre de recrutements par an pour les filières Ingénierie, Informatique & Études, Conseil et Services dans les prochaines années. Mais, dans le même temps, 2 000 postes n’ont pas trouvé preneur les 12 derniers mois dans la branche numé- rique sur le territoire.

650 millions d’euros en 4 ans

Alors la Région a décidé de mettre le paquet. Laurent Wauquiez, président du Conseil régional, et Juliette Jarry, vice-présidente déléguée aux infrastructures, à l’économie et aux usages numériques ont dévoilé leur stratégie à l’occasion du premier Digital Summit, organisé à Lyon le 30 janvier dernier, en présence de Xavier Niel, vice-pré- sident d’Iliad-Free, fondateur de l’école 42, et de Laurent Solly, le directeur régional Europe Sud de Facebook. 650 millions d’euros vont être investis en 4 ans avec 3 ambitions : une région 100 % connectée, une région créatrice d’emplois et une région créatrice de services.

Un Campus Région pour former aux emplois de demain

L’une des pierres angulaires pour faire d’Auvergne-RhôneAlpes une région créatrice d’emplois, c’est la naissance en septembre 2017 du Campus Région à Lyon (voir page 40). Il se veut lieu de référence pour la formation de la filière numérique, et une plateforme de rencontres et d’échanges entre les étudiants, les chercheurs, les salariés, les dirigeants, les acteurs institutionnels et les start-ups du digital. L’objectif : plus d’actifs formés et une meilleure adéquation emplois-compétences.

Clust’R Numérique et Numélink deviennent Digital League

Autre événement significatif des mouvements qui ont lieu dans la filière numérique en Auvergne-Rhône-Alpes : le rapprochement entre Clust’R Numérique et Numélink pour créer Digital League, le premier cluster français du secteur numérique et l’un des plus importants en Europe. Présent sur 6 territoires (Lyon, Saint-Étienne-Roanne, Grenoble, Clermont-Ferrand, Valence-Romans, Annecy-Chambéry), il représente 510 entreprises et quelque 26 000 emplois. Sa feuille de route : fédérer, grandir ensemble et rayonner. Digital League s’apprête aussi à révéler son 2e observatoire du Numérique. « Je peux déjà vous dire que la croissance du numérique est exceptionnelle dans la région. C’est cette filière qui contrebalance le déclin des autres », nous révèle Éric Angelier, délégué général chez Digital League. 

Podium des fonctions qui ont embauché en 2016 : 

  • 1er- Informatique 21%/ 2ème- Etudes-R&D 20%/ 3ème- Commercial marketing 19%
  • 22000 recrutements cadres en 2016
  • 6740 créations de postes cadres en 2016
  • 22000 à 24590 Prévisions recrutements cadres en 2017

Zoom sur les prévisions 2017

Au moment de faire le point sur les prévisions 2017 de recrutements cadres en Auvergne-Rhône-Alpes, le nouveau délégué territorial de l’Apec dans la région, Manuel Santos, ne boude pas son plaisir : «Les signaux pour 2017 sont très positifs avec un moral des chefs d’entreprises au beau fixe et des recrutements de cadres qui pourraient atteindre des niveaux hauts, jamais observés.» En effet, après une hausse des recrutements cadres de 12% en 2016, par rapport à 2015, 2017 pourraient voir le nombre d’opportunités cadres grimper de 1 à 9% pour atteindre 22800 à 24590 embauches. Les commerciaux seraient les plus recherchés, suivis des informaticiens et des cadres en études-R&D. Sans grande surprise, les jeunes comptabilisant 1 à 10 ans d’expérience resteraient la cible privilégiée des recruteurs (56% des embauches cadres). Mais la hausse des recrutements devrait également profiter aux jeunes diplômés avec moins d’un an d’expérience : 2 embauches sur 10 pourraient les concerner.

Interview par Sylvia Di Pasquale

Philippe Andrillat
Fondateur du cabinet de recrutement Kenseo

Un marché de l’emploi effervescent pour les top managers

Quel est le marché de l’emploi dans la région pour les cadres de haut niveau dont les rémunérations atteignent 100 à 200000 euros annuels ?

P.A. Les top managers ne soupçonnent pas la richesse des postes qu’offrent l’Auvergne-Rhône-Alpes. Les entreprises retrouvent les moyens d’investir et de faire de la croissance. Et ça se réveille partout, pas seulement à Lyon. Car les forces ne sont pas regroupées dans la seule et puissante métropole lyonnaise. Clermont-Ferrand, Saint-Étienne, Grenoble, Annecy ou Valence ont leur mot à dire.

Quelle stratégie de carrière faut-il adopter dans la région ?

P.A. À ces niveaux de responsabilités, les offres ne sont pas aussi nombreuses qu’à Paris et mieux vaut rester en veille pour ne pas les manquer. Mais il faut bien choisir son employeur en fonction de son projet dans la région. Si le candidat ne veut qu’y passer, mieux vaut postuler dans un grand groupe. En revanche, s’il envisage d’y rester, il peut penser ETI ou PME. Les profils recherchés diffèrent aussi selon les typologies d’entreprises. Les grands groupes comme Sanofi-Pasteur, Bayer, SEB, Limagrain ou Michelin recherchent régulièrement des top managers plutôt spécialisés en finance, informatique, marketing, etc. Tandis que PME et ETI ont davantage besoin de profils généralistes.

La région est-elle attractive pour ces profils ?

P.A. Les candidats restent essentiellement attirés par Lyon, beaucoup moins par les autres villes de la région. Quant à la mobilité inter-villes, elle existe peu dans nos régions. Il est parfois plus facile de faire venir un profil de l’international ou de Paris pour pourvoir un poste à Lyon, plutôt que d’aller chercher un cadre qui travaille à Annecy. 

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