Industrie pharmaceutique : enjeux & métiers d'avenir

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Actualités et conseils pour votre carrière en Auvergne | Rhône-Alpes
Filières & métiers
Publié le jeudi 14 juin 2018
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Deuxième région de France en matière d’industrie pharmaceutique, Auvergne Rhône-Alpes jouit d’un environnement bienveillant pour les professionnels du secteur, à qui elle offre de belles opportunités de carrière.

Avec un peu plus d’une centaine d’établissements dédiés et près de 17 000 salariés, le secteur de l’industrie pharmaceutique, en Auvergne Rhône-Alpes, est l’un des fleurons régionaux. Sur ce territoire de 70 000 km2, on retrouve un vaste panel de la filière, de la jeune pousse en devenir au grand groupe. La région affiche ainsi plus de 20 % de l’emploi salarié de l’industrie pharmaceutique de France et les produits fabriqués comptent parmi les plus exportés. Si l’agglomération lyonnaise abrite de nombreux grands noms (Mérial et Mylan sont présents à Saint-Priest, Boiron à Messimy, etc.), d’autres territoires ne sont pas en reste avec notamment Merck Sharpe & Dohme dans le Puy de Dôme et Bayer, en Haute-Savoie. Leader mondial de la santé et des vaccins, le groupe Sanofi est aussi particulièrement bien représenté en région, avec pas moins de quatre sites de production (à Lyon Gerland, Marcy-l’Étoile, Neuville-sur-Saône et Vertolaye), un site R&D à Marcy-l’Étoile et un site tertiaire sur le Campus Sanofi Lyon. Premier employeur privé de la Métropôle de Lyon, avec plus de 5 500 collaborateurs et spécialisé dans trois domaines d’activités que sont les vaccins, la médecine de spécialité et des fonctions supports, Sanofi accueille principalement, en région, des ingénieurs chimistes, qualité, HSE et ingénierie & maintenance. Parmi les profils les plus recherchés par le groupe, on peut citer les techniciens contrôle qualité, les ingénieurs chimistes, les techniciens CMC Writter et LAPS. « Auvergne Rhône-Alpes bénéficie de la présence d’acteurs historiques très forts, confirme l’Afipral (Association des Fabricants de l'Industrie Pharmaceutique de la région Rhône-Alpes). La diversité des structures est un point fort, puisque nous comptons sur tout le territoire des groupes leaders de la pharmacie, mais également des start-up à la pointe de l’innovation, ainsi que de grosses unités de recherche, grâce notamment à une université dynamique. »

Une mutation nécessaire

L’Afipral, dont la mission première est de favoriser les échanges entre cadres et dirigeants des laboratoires sur les thématiques de l’industrie, de la supply chain, des RH ou encore de la formation, mais également d’améliorer les synergies entre entreprises du secteur et universités, a fait de la digitalisation le fil conducteur de cette année 2018. « Il y a actuellement un très gros travail entrepris sur la digitalisation et cela concerne quasiment toutes les fonctions : les unités de production, comme les services qualité. Cette digitalisation appelle de nouveaux profils, les métiers se transforment, mais l’industrie pharmaceutique, bien que discrète, est loin d’être en retard sur le sujet. » Une autre transformation concerne aussi les métiers à visée commerciale : si autrefois le commerce de détail tenait le haut du pavé, la clientèle d’aujourd’hui est plutôt, globalisation oblige, composée de grands groupes.

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En quête de doubles compétences

Le secteur, qui recrute en moyenne un millier de personnes par an, ne peut que constater certains métiers en tension. C’est notamment le cas de tout ce qui touche au règlementaire, de plus en plus pointu et rigoureux, et de la production (conducteurs de ligne, notamment). Lorsque de nouvelles compétences précises sont attendues, comme sur les métiers les plus techniques, les entreprises n’hésitent plus à faire appel à des sous-traitants spécialisés : des CRO (contract research organisation) pour la recherche clinique ou des CMO (contract manufacturing organisation) pour la fabrication. En France, la recherche clinique concerne près de 18 000 emplois et l’employabilité des attachés de recherche clinique, à la sortie de leur formation, est de 95 %. En outre, l’industrie pharmaceutique, en région, privilégie chez ses candidats la double compétence. Pour l’Afipral, le constat est clair : « Les pharmaciens ingénieurs ou pharmaciens diplômés également d’une école de commerce sont les profils les plus recherchés, tout comme ceux qui affichent des compétences pointues en matière de biotechnologie. » Chez Boiron, qui compte pas moins de 1 170 salariés (hors commerciaux) en région, la polyvalence est également saluée : « Nous recrutons toujours beaucoup de pharmaciens, explique Julien Suzon, responsable gestion des compétences du laboratoire, dans la mesure où ces profils peuvent facilement intégrer des directions et des services très variés chez nous (production, distribution, autre fonction support, etc.). Nous recrutons également chaque année, de façon régulière, de nouveaux collaborateurs au sein de nos équipes commerciales terrain ou de notre réseau de visite médicale. » Mais l’avenir doit aussi compter avec d’autres spécificités.

Regard sur l’avenir

Pour Justine Merlin, chargée de projet animation et formation de Lyon Biopôle, il faudra miser dans quelques années sur des spécialisations émergentes. « L’intelligence artificielle, la data ainsi que la blockchain sont des compétences à surveiller de près. Actuellement, les profils gestion de la data informatique avec un background en biologie sont très rares donc en tension. Et cette tendance n’est pas prête de s’arrêter. Notre rôle est à la fois d’aider les entreprises adhérentes à avoir une cartographie des formations en région afin d’intégrer stagiaires, alternants et doctorants sur le long terme, mais également de nous renseigner auprès des entreprises sur les compétences manquantes. Le but ici est de permettre l’évolution des formations, afin de mieux répondre à l’emploi de demain. »

Une filière au féminin

En 2016, Les Entreprises du Médicament (LEEM) confirmaient l’information : en France, avec un taux de féminisation de 56,9 % des emplois, l’industrie pharmaceutique est l’un des rares secteurs à sortir son épingle du jeu de la parité. Et la proportion de femmes dans les emplois de niveaux supérieurs augmentait de façon notable. La région Auvergne Rhône-Alpes ne fait pas exception, puisque plus de la moitié de ses effectifs est féminine et que, pour exemple, au sein même de l’Afipral, un tiers des femmes siège en conseils d’administration. L’association a d’ailleurs élu à sa tête, en 2017, Catherine Gorron, la première femme présidente depuis la création de l’entité.

France génomique 2025, la région retenue

Certes, il ne s’agit pas d’industrie pharmaceutique, mais d’un domaine qui intervient en amont, puis en complément. La médecine génomique est en effet aujourd’hui au cœur d’un important projet national « Médecine France génomique 2025 », lancé en décembre 2016 par Marisol Touraine, alors ministre de la Santé. L’objectif était alors de financer deux plateformes génomiques à visée diagnostique et de suivi thérapeutique, sur les douze attendues dans les cinq ans. Parmi les dix candidatures, le projet AURAGEN (porté par les Hospices Civils de Lyon, le CHU de Grenoble, le CHU de Saint-Etienne, celui de Clermont-Ferrand, les Centres Léon Bérard et Jean Perrin et l’Institut de cancérologie de la Loire) a été retenu. L’un des premiers objectifs est « de mettre en place une organisation lisible, efficace et scientifiquement efficiente pour répondre d’abord aux besoins des patients qui sont atteints de maladies rares ou de cancers, puis, bientôt, pour tous les patients. » AURAGEN nécessite la présence sur le territoire de compétences croisées dans les métiers du diagnostic, à la fois clinique, analytique et support : bio-analyse, bio-informatique, génétique clinique et moléculaire, mais également informatique.

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