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Au sein du premier bassin industriel du pays, le potentiel de développement et les champs d’action du territoire sont multiples. Sa position stratégique, au carrefour de l’Europe, lui permet également de profiter des synergies internationales et de proposer son expertise hors des frontières françaises. Auvergne Rhône-Alpes capitalise sur un fort potentiel de recherche publique-privée (2ème région française et 4ème région européenne), qui réunit plus de 600 laboratoires, 40 000 chercheurs et ingénieurs, 15 pôles de compétitivité et 18 clusters. Depuis plusieurs années, la région confirme son rôle de moteur de l’innovation. Avec plus de 2 800 brevets déposés en 2017 par des acteurs installés sur le territoire, elle est à l’origine de 20,5 % des dépôts en France. À l’avant-garde de nombreuses technologies, elle accueille six Très Grandes Infrastructures de Recherche (TGIR), et s’investit dans de nombreux champs de recherche.

L’humain et la nature

À l’image de BioMérieux, leader historique mondial dans le secteur de la vaccinologie et le diagnostic des maladies infectieuses, né à Lyon il y a plus de cinquante ans (10 400 collaborateurs en ETP à fin décembre 2017, dont 1 600 dans la R&D, avec comme principaux sites d’emplois en région, Marcy l’Étoile, La Balme, Craponne, SaintVulbas ou Grenoble), l’expertise territoriale s’appuie principalement sur des groupes précurseurs, mais également des structures qui impulsent une nouvelle dynamique. En santé justement, domaine de recherche de précision de la région, on trouve notamment l’IRT Bioaster, spécialisé dans l’innovation technologique en microbiologie et infectiologie. « Nous comptons environ 80 % de notre effectif sur les métiers scientifiques de technicien, ingénieur et chargé de recherche, avec des profils allant de Bac +2/3 au doctorat et plus, avec une double compétence. Nous avons des besoins très pointus en fonction des domaines de spécialité et il est encore compliqué de recruter des profils techniques particuliers (microfluides par exemple) ou avec une double compétence business et scientifique », détaille Julie Dumontet, chargée de développement des ressources humaines pour Bioaster. D’un autre côté, forte d’un riche capital naturel, la région mise également sur le développement de projets en lien avec l’environnement. L’INRA, premier institut de recherche agronomique en Europe, compte près de 1 300 agents, répartis dans 29 unités de recherche sur le site d’Auvergne Rhône-Alpes (10 % du potentiel global de l’INRA), spécialisé dans une large gamme de domaines de recherche (biologie végétale, nutrition humaine préventive, etc.).

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Technologie et pneumatique

La région est également à la pointe du développement de l’économie numérique et des domaines d’application liés. Le second IRT du territoire, Nanoelec, basé à Grenoble, en fait sa spécialité, puisqu’il conduit dans le secteur des technologies de l’information et de la communication, un programme de développement et de diffusion des micro-nanotechnologies au bénéfice direct des entreprises de tous secteurs, pour des usages précis (habitat, transports connectés, cybersécurité, ou santé par exemple). Pour répondre efficacement à tous ces besoins, l’IRT mise sur des compétences de haut niveau issues des équipes des partenaires fondateurs (STMicroelectronics, Mentor Graphics, Schneider Electric, Bouygues, notamment) intervenant via l’Institut. Chercheurs, architectes logiciels, ingénieurs, développeurs logiciels, électroniciens, chefs de projet innovants, etc., font partie des métiers clefs. La région ne serait pas, non plus, ce qu’elle est sans l’industrie automobile. « Avec le lancement du Campus RDI (recherche, développement, industrialisation) Urbalad*, qui accueille entre 1 600 et 3 000 collaborateurs, notamment des chercheurs, des chimistes, des concepteurs et tous les corps de métiers d’ores et déjà présents sur le centre de technologies de Ladoux, Michelin donne la priorité à l’innovation », précise le Groupe.

Sources : Auvergne Rhône-Alpes Entreprises,
CCI Auvergne Rhône-Alpes/ *Lancement en 2016.

Interview

Frédéric Schwenck
Directeur du cabinet de recrutement Morgan Philips Group - Hudson Grand Sud.

Quels sont les besoins dans le domaine de la R&D en région ?

On sent une reprise forte dans tous les secteurs de l’industrie, en particulier pour les équipementiers automobiles ou la pharmacie, qui développent de nouveaux marchés. De façon générale, les métiers en tension sont ceux de l’électronique, des logiciels embarqués, du contrôle qualité (pharmacie), de la maintenance et la métallurgie. Les villes de Lyon et Grenoble regroupent l’essentiel de la demande. Nous sommes quasiment en situation de plein emploi et les recrutements 2018 devraient dépasser ceux de 2017.

Quelles sont les spécificités du marché de l’emploi R&D sur le secteur ?

Il y a de nombreuses ETI méconnues qui ont beaucoup de potentiel à l’international. Notre travail est donc d’aller chercher des cadres qui connaissent peu le territoire économique d’Auvergne Rhône-Alpes, et de leur faire découvrir les opportunités. La qualité de vie et l’écosystème d’études supérieures sont d’ailleurs des critères essentiels pour favoriser leur installation.

Constatez-vous des difficultés de recrutements ?

Nous sommes sur des marchés internationaux, il est donc indispensable que les collaborateurs (même en conception et technique) aient un très bon niveau d’anglais, et cela manque. Les métiers actuels sont transverses. Comme ces marchés sont également très spécialisés, les profils experts techniques sont très recherchés, ainsi que les fonctions d’encadrement. Il nous faut aujourd’hui aller trouver ces talents et les convaincre que les conditions de travail peuvent être intéressantes au niveau local, où des entreprises moins importantes, mais innovantes, leur promettent de belles perspectives d’évolution.