Plasturgie : activités et effectifs en hausse

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Filières & métiers
Publié le jeudi 14 juin 2018
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Berceau historique de la filière, Auvergne Rhône-Alpes demeure la première région plasturgique de France. En pleine mutation, le secteur recrute toujours. Une perspective prometteuse pour les cadres.

« La plasturgie offre emplois et formations », « Un secteur méconnu et des emplois évolutifs à la portée de tous », « Une place de choix »… Les titres de la presse locale et spécialisée ne trompent pas : le secteur de la plasturgie et des composites affiche une bonne santé en Auvergne Rhône-Alpes. Les chiffres le confirment : ses quelque 800 entreprises emploient aujourd’hui plus de 24 600 salariés et génèrent un chiffre d’affaires d’environ 6,4 milliards d’euros, soit un petit quart de la plasturgie française (22 %) en 2017. Les perspectives d’évolution sont prometteuses : en mars dernier, une grande enquête a révélé que 46 % des industriels anticipaient sur la hausse de leurs activités (contre 45 % sur une stabilité et 9 % à peine sur une baisse). L’impact sur l’emploi de ce dynamisme est réel : toujours en mars dernier, 24 % des chefs d’entreprise misaient sur une hausse prochaine de leurs effectifs, tandis que 70 % pariaient sur leur stabilité. Étienne Béchet de Balan exerce les fonctions de secrétaire général de CEP, un groupe spécialiste de l’emballage plastique pour la cosmétique. Depuis 2016, il préside la section Auvergne Rhône-Alpes d’Allizé Plasturgie, un syndicat professionnel du secteur, également présent dans cinq autres régions françaises (Bourgogne Franche-Comté, Occitanie, Grand Est, Sud Provence Alpes Côte d’Azur, Corse). « D’une manière globale, le trend est très positif, confirme-t-il. Notre industrie restant très liée à la sous-traitance, sa croissance tient au fait que nos donneurs d’ordres bénéficient eux-mêmes de carnets de commandes bien remplis. »

Des besoins de compétences spécifiques

Cette bonne santé affirmée ne suffit pas toujours à renforcer l’attractivité des entreprises locales. Comme d’autres secteurs industriels, la plasturgie souffre toujours d’un déficit d’image et, de ce simple fait, peine à trouver sur le marché du travail les compétences les mieux adaptées à ses besoins. « Il y a chez les jeunes un manque de motivation pour travailler dans l’industrie au sens large, mais aussi une image négative de nos métiers qui, heureusement, tend à changer, témoigne Étienne Béchet de Balan. Nos entreprises éprouvent encore des difficultés pour recruter. On s’efforce de faire au mieux, en expliquant qu’un technicien spécialisé ne le restera pas forcément toute sa vie et que les perspectives d’évolution au sein de nos métiers sont réelles. Pour les postes de cadres, une grande partie d’embauche s’effectue par bouche à oreille ou par publication d’annonces sur des sites spécialisés. Il arrive aussi que l’on favorise l’approche directe, grâce à l’apport des spécialistes du recrutement. » Constat de terrain : il est souvent plus complexe de recruter un cadre pour un poste à Oyonnax, Clermont-Ferrand ou Thiers, qu’à Lyon ou Grenoble. Les entreprises s’efforcent dès lors de communiquer au mieux sur leurs missions et leur environnement socioculturel, un argument susceptible de convaincre les candidats les plus exigeants. Pour ce qui est des profils recherchés, ils sont multiples : « Nous recherchons des profils commerciaux ou technico-commerciaux, capables de faire le lien entre les besoins exprimés par nos donneurs d’ordres et les capacités technologiques de nos entreprises, pour atteindre une adéquation parfaite, souligne encore Étienne Béchet de Balan. Une concurrence internationale exacerbée, portée notamment par des compétiteurs allemands et italiens, nous oblige à avoir une attitude d’innovation très forte. Cela suppose que nous disposions également en interne des ressources de cadres techniciens et de responsables marketing. » En Auvergne Rhône-Alpes, la plasturgie regroupe une multitude de petites entités, la taille moyenne des entreprises du secteur n’atteignant qu’une trentaine de collaborateurs. Étienne Béchet de Balan pointe deux atouts pour le territoire : la jeunesse des secteurs du plastique et des composites et la présence de nombreuses structures de formation initiale et continue. De quoi motiver un peu plus des cadres très sollicités.

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Plastipolis : favoriser l’innovation

Il est présent en Auvergne Rhône-Alpes, ainsi qu’en Bourgogne Franche Comté : le pôle de compétitivité Plastipolis regroupe à ce jour 350 adhérents, dont 250 entreprises. Cela représente au total 5 000 contacts industriels et scientifiques. Ce réseau d’excellence se place dans une dynamique d’innovation, ayant déjà financé 175 projets d’entreprise, pour un investissement de 450 millions d’euros. Il vise notamment à faire de la plasturgie française le leader en Europe, à mettre en connexion des experts qualifiés et à être un observatoire des tendances au bénéfice des acteurs industriels. Plastipolis a accompagné plus de trente entreprises à l’international et, hors d’Europe, cible prioritairement quatre pays : les Etats-Unis, le Japon, l’Inde et le Brésil. Informations complémentaires : www.plastipolis.fr.

Interview

Christophe de Belloy
Directeur du Pôle formation d’Allizé Plasturgie (Lyon).

Comment présenter Puxi, le dispositif mis en place par la Fédération française de la plasturgie et des composites ?

Cet outil innovant permet de faire découvrir notre industrie « autrement », ainsi que l’univers des matières plastiques et des composites. Deux camions de 25 et 40 tonnes sillonnent le territoire national et se déplacent parfois à l’étranger. Ils assurent la promotion de nos métiers dans les établissements scolaires et salons professionnels et constituent un atelier de plasturgie mobile pour la formation continue et initiale. Ils peuvent être mis à la disposition des entreprises lors d’événements particuliers, comme des inaugurations d’usines, notamment. Equipés de toutes les technologies utiles, ils cumulent entre 200 et 250 journées d’utilisation par an.

Les entreprises de la plasturgie ont de gros besoins en compétences. Renforcer les dispositifs de formation est-il nécessaire ?

La croissance est impossible sans ressource humaine pour l’accompagner. Pour que notre filière continue de se développer, notre intérêt est que l’apprentissage suive massivement. Il y a également un sujet autour de la montée en compétences des collaborateurs des entreprises, tandis que les métiers et technologies évoluent. C’est pourquoi Puxi permet aussi de former des salariés.

Comment envisagez-vous l’avenir ?

Je suis très confiant. Beaucoup de mutations vont s’opérer dans l’industrie plasturgique, liées à l’impression 3D, à l’atelier 4.0 (cobots, puces RFID, etc.), à la data (maintenance préventive, etc.) et à l’économie circulaire, par exemple. L’industrie a encore un bel avenir dans notre pays et reste pourvoyeuse d’emplois. Les outils de Puxi ont eux-mêmes évolué. Nous essayons d’anticiper au mieux l’évolution de nos entreprises.

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