ÉCONOMIE NUMÉRIQUE : Expertise technique et conseil se démarquent

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Filières & métiers
Publié le jeudi 14 juin 2018
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La filière du numérique est un véritable relais de croissance pour l’économie régionale. En tant que second territoire national porteur de la dynamique digitale, le développement de la filière est clairement amorcé, au point de surclasser les secteurs phares locaux.

Forte d’un solide écosystème de R&D, de grandes entreprises en pleine mutation vers l’économie du futur et d’une manne de start-up innovantes, la région tient à devenir LA terre d’accueil des nouveaux talents du numérique. Les élus ambitionnent d’ailleurs de faire d'Auvergne Rhône-Alpes la « Silicon Valley européenne ». À l’heure actuelle, plus de 60 000 personnes travaillent dans le secteur du numérique auvergnat et rhônalpin, avec une croissance qui atteignait les 10 % entre 2011 et 2015. « Pendant que les secteurs industriels majeurs continuent de perdre des emplois, le numérique apparaît comme un véritable relais de croissance pour l’économie régionale. Plus de 5 900 emplois ont été perdus par les secteurs de la chimie, métallurgie, travail des métaux, fabrication de machines et équipements de l’agroalimentaire. Parallèlement, le numérique en a créé autant », rappelle l’Observatoire du numérique Auvergne Rhône- Alpes. Si la position dominante de l’Île-de-France n’est pas encore menacée, plusieurs indicateurs attestent de l’attractivité du marché régional.

L’incontournable labellisation

Entreprises matures ou jeunes pousses, la French Tech régionale n’a pas à rougir de ses talents. Lyon, première Smart city et deuxième pôle numérique de France, regroupe notamment trois filières fortes (software, hardware et créatif), un vaste tissu académique (2e ville étudiante de France), scientifique et tertiaire. La ville a fait de l’innovation dans le numérique un véritable enjeu sociétal et tient à assumer son rôle de locomotive dans l’accélération des start-up et l’animation de l’écosystème digital. Même approche du côté de French Tech in the Alps, qui regroupe les villes de Grenoble, Annecy, Valence-Romans et Chambéry. Au sein de ces deux pôles, on s’intéresse notamment aux thématiques de la santé, du sport, des industries culturelles et créatives, du tourisme, de l’énergie, de la mobilité, ou de la silver economy. À Saint-Étienne, l’expertise se porte en priorité sur l’optique, l’ingénierie des procédés et l’ingénierie santé-prévention. Au total, au cœur de la zone rhônalpine, on compte plus de 600 000 entreprises en lien avec l’économie numérique. Quant au territoire Clermont-Auvergne, il mise principalement sur la CleanTech mobility. À chacun ses domaines d’application, mais un même objectif : attirer des talents et des projets entrepreneuriaux internationaux pour appuyer les forces en présence dans la région.

Laboratoire d’idées

Si Auvergne Rhône-Alpes ne regroupe que 11,27 % des offres d’emplois de l’Hexagone (contre 34,4 % en Île-de-France), elle peut s’appuyer sur un vaste réseau de structures aux compétences transverses, dont certaines se distinguent à haut niveau. En témoigne la présence de 45 d’entre elles au dernier Consumer Electronic Show de Las Vegas. L’implantation de grands groupes est révélatrice de l’attractivité du territoire, puisque l’on retrouve notamment Sopra Steria, Orange, Trixell ou encore Ingenico Group et Insign, disséminés sur les grandes métropoles. Mais les plus gros ne sont pas les seuls à faire tourner la machine. « Il y a une telle demande dans le numérique que beaucoup d’entreprises cherchent à recruter des stagiaires, des apprentis, des alternants, afin de les fidéliser en vue d’un CDI », souligne Annick Challancin, DRH chez Esker. Des experts qui seront ainsi formés dans des domaines clefs, « le développement d’algorithmes efficaces, de code « optimisé », dans les langages bas niveau et évolués et toutes les nouvelles technologies pour appréhender l’ensemble des métiers dans les domaines porteurs (Fullstack Dev, Devops). »

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Des embauches à la clef

Comme le souligne le cluster Digital League, dans son Observatoire du numérique Auvergne Rhône-Alpes :

« 59 % des entreprises estiment avoir connu une progression nette du nombre d’emplois en 2016, et 92 % ont un pourcentage de CDI supérieur à 90 %. Cependant la tension perdure sur le marché du travail. En 2017, 47 % des postes ouverts par les entreprises portaient sur des profils jeunes diplômés Bac +5/ Bac +8, ce qui illustre le niveau de qualification élevé de la filière ».

Ces profils sont peu présents sur le territoire ou simplement pas assez expérimentés dans la filière programmation / développement, infrastructures / réseaux et les soft skills notamment. Pourtant, comme le rappelle l’Apec, en Auvergne Rhône-Alpes, le numérique est l’un des rares secteurs à connaître le quasi plein emploi pour les cadres. Fragmentation des métiers, transversalité des compétences et polyvalence sont aujourd’hui nécessaires pour trouver rapidement sa place dans ce milieu en constante évolution.

La force du consulting

La transformation digitale est au cœur de la stratégie des entreprises, qui doivent apprendre à s’adapter de façon rapide, en développant des solutions innovantes en interne, ce qui passe par une meilleure appréhension des opportunités qu’offre la technologie. Selon le Syntec numérique : « Le marché français demeure à dominante conseil et services. Ces prestations comptent pour 61 % des revenus du secteur, devant l’édition logicielle (21 %) et le conseil en technologie (17 %). » Les SMACS* et les Entreprises de services du numérique (ESN) ont enregistré une nette croissance ces dernières années qui se maintiendra en 2018 (+16 %). Les domaines concernés sont ceux du conseil, de l’intégration, du développement et de l’assistance technique, mais également de la formation/support et de l’infogérence applicative et d’infrastructures.

Externalisation ou intégration des talents

Une analyse confirmée par les résultats du classement des Entreprises des services du numérique éditée par FrenchWeb. Selon leur étude, les ENS contactées prévoyaient de recruter 29 887 profils digitaux (2018), majoritairement en CDI (plus de 6 recrutements sur 10 sont des créations de postes). En tête des pourvoyeurs d’emplois, avec 500 embauches respectives envisagées : Talan (présent à Lyon), Extia (présent à Lyon et Grenoble) et Open (Lyon, Grenoble). Qu’il s’agisse de prestataires de services ou de recrutements en interne, les profils recherchés sont variés : architecture réseaux, ingénierie, consulting tous types d’usages, management, data sciences, marketing et e-reputation, community management… La liste est longue.

*SMACS : Social Mobile Analytics Cloud

Minalogic, au service des entreprises du numérique

Le Pôle de compétitivité mondial des technologies du numérique en Auvergne Rhône-Alpes Minalogic, qui rassemble près de 400 adhérents (86 % d’entreprises, dont 75 % de start-up et PME), accompagne ses membres dans leurs projets d’innovation (8 labellisations et 69 financements en 2017) et de développement, ainsi que leur rayonnement international. Pour ce faire, le pôle propose notamment une mise en relation ciblée entre adhérents, qu’ils soient professionnels, financeurs, investisseurs, laboratoires, universités ou institutions, pour initier des collaborations entre offreurs de technologies et grands comptes. Cette intermédiation permet de valoriser les talents actuels et futurs (partenariats avec de Grandes écoles du secteur, comme pour le CES de Las Vegas 2018 où des étudiants ont accompagné la délégation de start-up de Rhône-Alpes). De par sa connaissance accrue de l’écosystème, le pôle peut également mettre en relation les structures en quête de compétences-clés, avec des profils ciblés (micro-nanélectronique, logiciel et photonique). Cette structuration est essentielle, puisqu’elle a aussi pour objectif d’attirer des talents extérieurs, dans les meilleures conditions.

Interview

Marie-Agnès Brochier
DRH de Hardis Group

Quel est votre cœur de métier ?

Hardis Group intervient dans le secteur des services numériques. Nous avons plusieurs activités : conseil aux entreprises, développement applicatif au service des clients, infogérence, activité cloud et digitalisation via les plateformes, et édition de logiciels.

Quelle est votre démarche entrepreuriale ?

Depuis 2013, nous avons engagé des plans stratégiques construits autour de l’humain, l’innovation/prise d’initiative et l’ouverture sur les écosystèmes et à l’international. Cela nous permet de conjuguer croissance de l’entreprise et développement des compétences. Nous avons 80% de cadres, sur 1050 collaborateurs. Notre activité est centrée sur la matière grise, le sourcing et le recrutement sont donc importants (+ 200 recrutements en 2017). Actuellement, nous travaillons avec les secteurs de l’industrie, la banque/assurance, le e-commerce et la logistique. Nous investissons énormément en formation et en gestion des compétences, pour anticiper l’évolution des métiers. Nous voulons rendre les parcours ouverts et agiles, et nous tenons à la mobilité interne. C’est essentiel à la fidélisation et la captation des talents.

Comment recruter les profils adaptés ?

Le secteur est extrêmement tendu. Nous utilisons les canaux classiques, encourageons également la cooptation et les partenariats avec le monde pédagogique et développons l’axe POEI. Nous avons besoin de profils techniques et fonctionnels. Les métiers recherchés sont : ingénieurs développement, architectes informatiques, chefs de projet, consultants (très plébiscités). Nos multiples activités offrent différentes opportunités. Nous travaillons depuis plusieurs années au réaménagement des locaux (bien-être au travail), mais également au développement de la communication interne pour favoriser les échanges de compétences.

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